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née néceſſairement, on ne peut reprocher à une méthode d’élection, comme un vice réel, de n’exprimer que faiblement le vœu de la pluralité, lorſque, dans la réalité, la pluralité ne forme qu’un vœu faible & à peine prononcé.

iii. La méthode précédente conduit à élire celui que le plus grand nombre des Électeurs juge digne de la place, en ayant égard en même temps au vœu de préférence qu’ils forment en faveur des Concurrens.

Dans cette méthode, on regarde comme indifférent l’ordre dans lequel ſont placés les noms juſqu’à un nombre égal à celui des places ; & s’il y a quatre places à remplir, on attache la même valeur aux quatre premiers noms de chaque liſte, & l’on ne conſidére que le nombre des liſtes, où ils ſe trouvent. Juſques-là, c’eſt donc au plus grand nombre de voix qui jugent dignes de la place, que l’on accorde la préférence. Enſuite, (puiſque l’on vérifie ſucceſſivement chaque nom ſuivant l’ordre qu’il occupe dans la liſte), après cette préférence égale accordée aux premiers noms, on en accorde une à l’ordre ſuivant lequel