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babilité de les confier au plus digne, ſur-tout s’il s’agit de choiſir non un homme qui doive ſeul exercer un emploi, mais les membres d’une aſſemblée. En effet, alors le mérite ſupérieur devient preſque inutile, ſi un grand nombre des membres ſont mal choiſis ; & le grand vice de toutes les aſſemblées connues n’eſt pas de manquer d’hommes de talent, de citoyens vertueux mais d’être remplies d’hommes nuls & corrompus.

Il faut de plus que ceux, qui réuniſſent ainſi un grand nombre de ſuffrages, ſoient en même tems jugés préférables à une partie des Concurrens ; afin qu’en préférant l’aſſurance d’un bon choix à l’eſpérance d’un meilleur, on ſoit moins expoſé à préférer ceux que tous adoptent facilement, parce qu’ils ſont indifférens à tous : car pour éviter les mauvais choix, il ne faut pas multiplier les choix médiocres.

xiv.

Il ſeroit très-utile qu’une Élection pût être faite ſans que les Électeurs s’aſſemblaſſent.

Il exiſte en Italie une Académie qui,