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de connoître le vœu de la pluralité dans une élection. Elle conſiſte à prendre ce vœu ſur le mérite reſpectif de tous les Concurrens, comparés deux à deux ; ce qui peut ſe déduire de liſtes ſur leſquelles chaque Électeur écriroit leurs noms, ſuivant l’ordre de mérite qu’il leur attribue.

Mais d’abord cette méthode eſt très-longue : s’il y a ſeulement vingt Concurrens, pour avoir le réſultat de leur comparaiſon deux à deux, il faut examiner les voix données ſur 190 propoſitions, & ſur 780 propoſitions s’il y a 40 Concurrens. Souvent même ce réſultat ne ſeroit pas auſſi ſatisfaiſant qu’on pourroit le deſirer ; car il peut arriver qu’aucun Concurrent ne ſoit déclaré ſupérieur à tous les autres par la pluralité, & alors on eſt obligé de préférer celui qui eſt ſeulement jugé ſupérieur à un plus grand nombre ; & parmi ceux qui ſeroient jugés ſupérieurs à un égal nombre de Concurrens, celui qui ſeroit jugé ou ſupérieur par une plus grande pluralité ou inférieur par une moindre. Mais il ſe préſente des cas où cette préférence eſt difficile à déterminer, les régles générales fe-