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tous les jours, parce qu’en général dans les élections on n’aime point à perdre ſa voix, on eſt bien aiſe de faire plaiſir, d’obliger en la donnant.

Quant à ceux qui par une fauſſe modeſtie un amour-propre exagéré refuſeroient d’annoncer d’avance la réſolution d’accepter, ils montreroient une vanité trop puérile & trop hypocrite, pour que des hommes de ce caractère méritaſſent d’être regrettés.

Dans une Conſtitution libre, on ſera bientôt obligé de renoncer à la triſte manie de ne pas vouloir des places qu’on deſire, & d’accepter par complaiſance celles qu’on a ſollicitées en ſecret.

Caton a demandé & brigué la Précure ; & puiſqu’il ne s’agit que d’une ſimple acceptation, cet exemple ſuffit pour conſoler l’orgueil ou la vertu.

xii.

Difficulté d’une méthode d’Élection qui faſſe connoître celui ou ceux que la pluralité des Électeurs juge les plus dignes des places à remplir.

Il n’exiſte qu’une ſeule méthode rigoureuſe