Page:Condorcet - Sur la forme des élections.pdf/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(23)

peut décider par le fort ou donner la préférence à l’âge. Car ces moyens qui livrent l’élection au haſard ne ſont admiſſibles que dans l’hypothèſe où il ne peut y avoir de déciſion, ſinon par un changement, qui ſeroit lui-même plutôt l’ouvrage du haſard, de la ſuggeſtion, de la brigue, que celui de la raiſon.

xi.

Pour que les élections ſoient terminées par un ſeul ſcrutin, il eſt néceſſaire de ne regarder comme éligibles que ceux qui ſont convenus d’accepter s’ils étoient élus. Cette acceptation a d’autres avantages.

Il eſt aiſé de ſentir que ſi quelques-uns de ceux qui ſont élus refuſent, il eſt impoſſible de s’aſſurer que l’élection ſoit terminée dans un ſeul ſcrutin. En effet, on n’auroit d’autre moyen que de regarder comme élus les concurrens qui ont eu le plus de voix après ceux qui ont refuſé, ce qui ne peut être ſtatué en général ſans s’expoſer à conférer les places à des hommes qui n’auroient qu’un petit nombre