Page:Condorcet - Sur l’étendue des pouvoirs de l’Assemblée nationale.djvu/12

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(12)

bres puisqu’ils ne tiendroient alors leurs fonctions que d’elle-même ; et ce patriotisme de théâtre, qui sacrifie les intérets du peuple aux applaudissemens de la multitude, n’auroit plus de prétexte pour soutenir un décret qui a porté un engourdissement si funeste dans toutes les parties de l’administration publique.

Si les suffrages de l’assemblée se réunissoient sur d’autres citoyens, ils seroient présentés à la nation honorés de la confiance de ses représentans, gage presqu’assuré de celle du peuple.

La destitution doit être également confiée à l’assemblée ; mais on peut l’assujettir à des formes telles qu’elle ait toujours lieu lorsqu’elle sera le vœu réfléchi de la pluralité, et qu’elle ne puisse être déterminée par une impulsion momentanée.

Cette mesure est la seule qui aujourd’hui puisse rendre au pouvoir exécutif l’exercice actif et libre de ses fonctions. Des ministres, choisis par le chef suprême de ce pouvoir, seront toujours exposés au reproche de vou-