conformes à la loi et à la vérité. Ce n’est point par esprit de modération, mais par esprit de justice, que les lois criminelles doivent être douces, que les lois civiles doivent tendre à l’égalité, et les lois d’administration au maintien de la liberté et de la propriété.
Les deux exemples cités sont mal choisis. La simplicité des formes n’est pas contraire à la sûreté, soit de la personne, soit des biens, pour le maintien de laquelle les formes sont établies. Montesquieu semble le croire ; mais il ne le prouve nulle part, et les injustices causées par les formes compliquées, rendent l’opinion contraire au moins vraisemblable.
Le second exemple est ridicule. Qu’importe à la science de composer les lois, que Cécilius ou Aulu-Gelle ait dit une sottise ?
Par esprit de modération, Montesquieu n’entendrait-il pas cet esprit d’incertitude qui altère par cent petits motifs particuliers les principes invariables de la justice ? (Voyez le chapitre XVIII.)