Ce n’est pas dans des lois, qu’on a cité ni la rondeur de la couronne, ni les nombres de Pythagore.
L’édit de proscription de Philippe II n’est pas une loi.
Quoi ! notre jurisprudence criminelle est remplie de lois vagues qui conduisent des juges ignorans et féroces à des barbaries honteuses, et Montesquieu dédaigne d’en parler, et il va chercher ses exemples dans des lois oubliées !
Il reproche aux lois du Bas-Empire leur style ; mais c’est confondre le préambule d’une loi avec la loi. Lorsqu’un peuple se donne à lui-même des lois, il n’a pas besoin d’en développer les motifs, et souvent il n’en pourrait donner d’autres que sa volonté. Mais lorsqu’un seul homme dicte des lois à toute une nation, le respect dû à la nature humaine lui impose le devoir de rendre raison de ses lois, de montrer qu’il ne prescrit rien que de conforme à la justice, à la saine raison, à l’intérêt général. Les ministres des empereurs eurent tort s’ils écrivirent ces préambules comme des rhéteurs, mais ils avaient raison de les regarder comme né-