ture perfectionnée, ou par ces terres nouvelles, n’eût dédommagé, par le bon prix des années fertiles, de ce qu’il a coûté pour le produire.
Enfin, Monſieur, croyez-vous que nous ne ſoyons conduits que par l’eſpérance du gain, come les négocians des grandes villes, come ſi nous n’ayons que ce levier dans le cœur. Nous gagnons à l’heureuſe néceſſite qui nous attache aux campagnes, d’aimer par-deſſus tout, la liberté & la paix. Nous retirons ordinairement de nos terres de quoi payer le propriétaire, le décimateur & nos ouvriers, la rentrée des autres frais de cultures, une ſubſiſtance honnête & quelques épargnes pour notre vieilleſſe, & pour marier nos filles. Penſez-vous que nous irons riſquer ces épargnes, nous livrer à des cultures nouvelles, à des procédés qui exigent une attention plus forte, nous condamner à une augmentation de peines, de ſoins & d’inquiétudes, & cela pour être expoſés à avoir des querelles avec les prépoſés de votre légiſlation, pour être rançonnés par vos agens ſecrets,