Page:Condorcet - La République française aux hommes libres.djvu/2

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(2)

libres, & celles qui ont ſouffert qu’elle leur fut enlevée, peuvent légitimement s’en reſſaiſir ; elles peuvent au jour, à l’inſtant qu’elles le veulent, rompre les traités honteux que leurs tyrans leur ont fait ſouſcrire.

Tel eſt le droit que la nation françaiſe tenoit de la nature même, qu’elle vient d’exercer dans toute son étendue, & auquel jamais elle ne ſouffrira qu’il ſoit porté la plus foible atteinte.

Elle reſpectera ce droit chez les autres nations, & n’emploiera jamais ni la force, ni la ſéduction pour obliger un peuple étranger à recevoir ou à conſerver des chefs qu’il voudroit rejetter, à maintenir ſes loix s’il vouloit les changer, à les changer s’il vouloit les conſerver.

Amie de tous les peuples qui voudront recouvrer leur liberté, elle n’oubliera jamais qu’eux ſeuls ont droit de décider pour eux-mêmes en quoi cette liberté consiste, et comment ils veulent l’exercer. Si, pour la con-