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de cette puiſſance ne renoncera point à ſes projets contre l’Italie, contre la Suiffe, contre le Brandebourg, contre l’empire, pour le ſuccès deſquels le dévouement ſervile de la France, ou la deſtruction de ſes forces eſt évidemment une condition néceſſaire.

L’Autriche fait trop que ſi le peuple français reſte libre, elle ſera forcée de reſpecter elle-même la liberté de l’Europe ; elle fait que la guerre entre elle & nous ſera éternelle, tant qu’une révolution dans la Belgique ne placera point entre Vienne & Paris toute l’étendue de l’empire germanique ; elle fait que les états qui forment cet empire ne doivent qu’à nous, ne peuvent conſerver que par nous ce qui leur reſte encore d’indépendance, et que la crainte, l’avarice ou l’orgueil ne peuvent le leur faire oublier longtems.

La cauſe de la France eſt à la fois celle de la liberté des hommes, contre les rois, & de l’indépendance des peuples contre les conquérans uſurpateurs ou copartageurs de nations, et cette