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Et c’eſt après tous ces crimes commis de ſang-froid, c’eſt après avoir épuiſé contre nous toutes les perfidies du machiavéliſme, toute la férocité des conquérans ſauvages ; qu’ils oſent reprocher au peuple français des excès dont nous gémiſſons & dont il ſe répent, mais où le reſſentiment de leurs trahiſons, le ſpectacle de leur férocité, l’indignation contre leurs inſolentes menaces l’ont entraîné malgré lui.

La nation Françaiſe eſt juſte ; elle ne confond point avec ſes véritables ennemis un prince égaré par eux, au point de méconnoitre les intérêts les plus preſſans. Elle ne conford point avec la maiſon d’Autriche qui veut ſa ſervitude ou ſa ruine, le roi de Pruſſe sécretement, deſtiné par cette maiſon à partager bientôt l’aſſerviſſement ou la chûte de la France. L’illuſion de l’un doit ceſſer, mais la haine de l’autre ſera éternelle, parce que, ſans parler ici des humiliations auxquelles les trahiſons de Marie Antoinette ont expoſé l’orgueil Autrichien, le chef