Les François n’ont plus besoin que l’éloquence
les appelle à la liberté. Le courage ardent qu’ils
ont déployé pour la recouvrer, et la fermeté
tranquille avec laquelle ils ont contemplé le grand
danger qui vient de la menacer, prouvent assez
qu’ils seront fidèles au serment de vivre et de
mourir pour elle.
C’est donc à leur raison seule qu’il faut parler des moyens de s’assurer une liberté paisible, fortunée, digne en un mot d’un peuple éclairé. Affranchis, par un événement imprévu, des liens qu’une sorte de reconnoissance leur avoit fait une loi de conserver et de contracter de nouveau délivrés de ce reste de chaîne que, par générosité, ils avoient consenti à porter encore, ils peuvent examiner enfin si, pour être libres, ils ont besoin de se donner un roi. Car la nécessité seule peut excuser cette institution corruptrice et dangereuse.
Si le peuple se réserve le droit d’appeler une convention nationale, dont les membres élus par lui soient chargés de prononcer en son nom, qu’il veut ou qu’il ne veut plus conserver le trône ; si l’hérédité se borne à suivre ce mode de remplacement pour le très-petit nombre d’années qui doit s’écouler entre deux conventions, alors on ne peut pas regarder l’existence de la royauté