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réflexions

qui croyait qu’on voulait l’obliger à s’en nourrir.

Ces circonstances rendent les secours étrangers plus difficiles, parce qu’il faudra choisir, hors de Paris et des grandes villes, des entrepôts où l’on puisse faire le triage, pour n’envoyer sur les halles que des farines bonnes pour la consommation.

Cependant, ces secours étrangers seraient très-importants, si, par leur moyen, on pouvait assurer la subsistance de Paris, de manière que le peuple qui l’habite perdît absolument l’idée de gêner autour de lui la liberté de la circulation. Les petites villes des environs n’ayant plus la crainte d’être dépouillées par la capitale, céderaient plus volontiers à la loi, et on pourrait espérer de la voir s’établir peu à peu. Or, il n’est peut-être pas impossible d’assurer par des secours étrangers la subsistance de Paris.

Ni les avances nécessaires, ni les perles auxquelles il faudrait se résoudre, ne sont au-dessus, ni de ce que peut le trésor public, ni de l’importance actuelle de cette opération. On peut y substituer, mais avec plus de difficulté et de plus grandes précautions, des achats dans les provinces, où, dans l’état ordinaire, les subsistances ne sont pas destinées pour la capitale, et n’y arriveraient pas naturellement.

Quatre ou cinq ans de liberté dans l’intérieur rendraient ces précautions inutiles : ainsi la dépense, qui diminuerait chaque année, serait bien loin d’être une charge perpétuelle pour la nation. Ce serait moins un sacrifice fait à la ville de Paris, qu’une mesure nécessaire à la tranquillité générale.

Elle serait remplacée par des mesures analogues à