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tablissement d’une Constitution injuste, puisque je dois, au contraire, désirer qu’elle ne s’établisse jamais. Mais si mes droits sont respectés, quel autre intérêt peut balancer celui de la paix, celui de voir bientôt le règne des lois.

XI.

Qu’ai-je à demander ? Deux choses seulement ; 1°. que la déclaration des droits renferme la fixation de l’époque où les lois constitutionnelles pourront être réformées par un pouvoir distinct du pouvoir législatif ; que cette Déclaration soit publiée avant la Constitution, et que tous les Citoyens soient appelés à dire, non qu’elle est bien ou mal rédigée, mais qu’elle ne renferme point de principes contraires aux véritables droits des hommes, mais qu’elle n’en a omis aucun. Or tous les citoyens peuvent prononcer sur ces deux objets.

2°. Que la Constitution soit présentée aux Citoyens, non pour dire qu’elle est bien ou mal combinée, mais pour dire ou qu’elle ne renferme rien de contradictoire à la déclaration de nos droits, ou que tel article y est contraire, et tous les Citoyens peuvent encore répondre à ces questions.

Alors ceux qui ont formé la déclaration des droits, ceux qui ont rédigé la Constitution réformeraient l’une et l’autre, d’après les diverses réclamations qui pourraient s’élever, et les proposeraient de nouveau. Il est facile ici non seulement de connaître, mais de prévenir le vœu commun. Il ne s’agit point d’o-