Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LETTRES


D’UN


BOURGEOIS DE NEW-HAVEN


A


UN CITOYEN DE VIRGINIE.


Séparateur


LETTRE PREMIÈRE.

Monsieur, l’opinion que je vais soumettre à votre jugement exige un assez long développement, et je dois vous demander pardon d’avance du temps que vous fera perdre la lecture de ces réflexions.

Je commencerai par exposer sur la législation en général, quelques principes nécessaires, pour que je puisse vous présenter mes idées avec plus de clarté.

La loi ne peut avoir pour objet qtie de régler la manière dont les citoyens d’un État doivent agir, dans les occasions où la raison exige qu’ils se conduisent, non d’après leur opinion et leur volonté, mais d’après une règle commune.

Dans toute autre circonstance, le vœu même unanime de tous les citoyens, un seul excepté, ne peut imposer à celui qui n’y a point adhéré, une obligation