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l’influence de la révolution

« Notre constitution nationale nous ayant confié la conduite des affaires de la nation à l’égard des puissances étrangères, il est de notre devoir de veiller à ce que tous les avantages dont celles-ci doivent jouir dans notre territoire, par le droit des gens et suivant la foi des traités, leur soient conservés dans toute leur plénitude, comme il est aussi de notre devoir de prendre gaide qu’on ne nuise aux intérêts essentiels et à la paix de toute la confédération, ou qu’on ne les mette en danger, par les atteintes à la foi publique auxquelles des membres de cette union, quelle qu’en soit la cause, peuvent inconsidérément se laisser entraîner.

« Qu’on se rappelle que les treize États, dont chacun est indépendant et souverain, ont établi une souveraineté générale, quoique limitée, dont, par une délégation expresse de pouvoir, ils nous ont revêtu pour les affaires générales et nationales, spécifiées dans la confédération : ils ne peuvent avoir séparément aucune part à cette souveraineté que par leurs représentants, non plus que concourir avec elle dans aucun des droits qui lui sont attachés. Car, l’article IX de la confédération porte très-expressément qu’à nous seuls appartiendra le droit de décider de la guerre et de la paix, de faire les traités et alliances, etc.

« Ainsi, lorsqu’un traité est conclu, ratifié et publié par nous d’une manière constitutionnelle, aussitôt il lie toute la nation et fait partie des lois du pays, sans l’intervention des corps législatifs de chaque État. L’obligation des traités est fondée sur ce