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l’influence de la révolution

n’ont ni rendus, ni payés ; mais la Virginie, au lieu de suivre cet exemple, aurait dû s’adresser au congrès, à qui seul appartient le droit de traiter et de décider de ce qui regarde la confédération. Si quelqu’un des États avait le droit de s’en mêler, on tomberait bientôt dans l’anarchie.

Le résultat des discussions entre le congrès et le gouvernement anglais se trouve dans la lettre de lord Carmarthen, secrétaire d’État du roi d’Angleterre, à M. Adams, ministre plénipotentiaire des États-Unis en cette cour. Lord Carmarthen fait entendre, dans cette lettre, que la Grande-Bretagne ne remplira point les conditions du traité, tant que nous ne les aurons pas remplies nous-mêmes ; et il parle de circonstances dans lesquelles, selon lui, différents États s’en sont écartés. On publia à Philadelphie, le 22 septembre 1786, une apologie sur ce qui regarde l’État de Pensylvanie contre les assertions contenues dans cette lettre. On y dit que les créanciers anglais n’ont jamais trouvé, depuis la paix, les tribunaux fermés contre leurs débiteurs, et que les exceptions n’ont jamais porté que sur les dettes intérieures. On lit dans cette pièce l’observation suivante : Les marchands anglais ont eu dans l’État de Pensylvanie, depuis la paix, toute liberté de faire saisir les terres, de même que les meubles de leurs débiteur, tandis que dans la Grande-Bretagne les terres sont privilégiées. L’apologie renvoie aux registres des tribunaux pour la preuve des procès qui ont eu lieu depuis la paix, et que l’on intente tous les jours à la poursuite des créanciers anglais.