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l’influence de la révolution

Art. VII. Neuf États suffiront pour établir entre eux la constitution proposée. Il vaudrait mieux qu’où en exigeât les trois quarts, comme fait l’article V, pour les changements futurs ; autrement on aurait beaucoup à craindre, si quatre des plus peuplés songeaient à faire schisme. La population de quatre États, tels que la Virginie, Massachusets, la Pensylanie et New-York ou Maryland, comparée à celle des neuf autres, est comme trente-deux à trente-trois. En exceptant Massachusets et prenant les quatre autres, la proportion est comme trente à trente-cinq ; mais par leur situation, ils renferment New-Jersey et Delaware, et séparent les sept qui restent, dont quatre sont au nord et trois au midi.

Je n’ai pas prétendu examiner scrupuleusement tout ce qui serait peut-être dans le cas de mériter une discussion : par exemple, si le pouvoir accordé au congrès n’est pas de nature à rendre presque nuls les gouvernements des États respectifs. Mais quelque importantes que me paraissent les observations ci-dessus, il s’en faut de beaucoup que je croie que la constitution fédérative proposée ait obtenu, sans de puissants motifs, la sanction de tant d’hommes remplis de zèle, de lumières et de sagesse. Il ne paraît pas vraisemblable qu’en quatre mois de discussion sur un seul sujet, leur attention ne se soit pas portée surtout ce qui peut y avoir rapport, et ne l’ait pas approfondi. Celui qui n’a pas été de cette assemblée, n’est guère en état de juger des motifs qui ont pu déterminer chacun d’eux à donner à cet acte leur plein et entier consentement, quoiqu’il n’y en ait peut-