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d’amérique sur l’europe.

rait à la charge de l’État seul dans lequel il existerait. Par la même raison, il serait déplacé que l’Union partageât le produit d’une telle imposition, comme on le propose dans le § 10.

Il ne sera tiré d’argent du trésor qu’en conséquence des appropriations ordonnées par la loi, et il sera publié, de temps à autre, un état et un compte régulier de recettes et dépenses des fonds publics. Un temps indéfini pour rendre compte peut produire les effets les plus funestes. Il est nécessaire d’informer le peuple de l’état des finances à des époques fixes et sans un long intervalle. D’année en année l’intervalle ne serait point trop court : il ne serait pas non plus assez long pour qu’il fût impossible à la nation de vérifier les faits, et de s’assurer de la bonne conduite de ses administrateurs. Si l’on accorde au congrès la liberté de rendre compte quand il lui plaira, comme le marque l’expression vague de temps à autre, et d’établir et de percevoir des impôts chaque fois qu’il le jugera convenable, autant vaudrait lui accorder un pouvoir illimité, puisque rien ne sera capable de résister à qui pourra disposer des richesses des États.

Quant à l’article II, qui regarde entièrement l’élection, les fonctions, les émoluments, etc., du président du congrès, il faut observer, 1° la manière d’élire ce président, qui tend à faire préférer le sujet qui fera le plus de bruit à celui qui aura le plus de mérite ; et l’on sait que le vrai mérite est en général moins connu que le faux brillant et la charlatanerie ; 2° le pouvoir qu’on lui accorde de commander