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obstacle à la perfection des lois, puisqu’il produira une famille éternelle d’hommes intéressés à en perpétuer les vices, et qu’il les éclairerait sur les moyens d’en écarter la réforme.

D’ailleurs, les lois qui ont besoin d’être éclaircies ont besoin d’être interprétées ; et c’est dans les assemblées des législateurs, et non dans l’école, que le sens en doit être fixé.



CINQUIÈME MÉMOIRE.

SUR L’INSTRUCTION RELATIVE AUX SCIENCES.


Objet de cette instruction.

Une éducation générale est préparée pour tous les citoyens ; ils y apprennent tout ce qu’il leur importe de savoir pour jouir de la plénitude de leurs droits, conserver, dans leurs actions privées, une volonté indépendante de la raison d’autrui, et remplir toutes les fonctions communes de la société. Cette éducation est partagée en degrés divers, qui répondent à l’espace de temps que chacun peut y consacrer, comme à la différence des talents naturels ; ceux à qui leur fortune n’aurait point permis de les développer, y trouvent des secours honora-