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Nomination des maîtres. Il faut, avant de choisir, pouvoir limiter le choix entre ceux qui ont la capacité nécessaire, et qui conviennent aux places. La fonction de nommer peut être séparée de ces deux jugements ; elle peut l’être aussi de la continuation et de la destitution.


En général, pour remplir une place, on doit chercher à réunir trois conditions : la première, que celui qui est élu ait la capacité suffisante ; la seconde, qu’il convienne à la place par des circonstances personnelles et locales ; la troisième, qu’il soit le meilleur de ceux qui réunissent cette capacité et cette convenance. Les deux premières conditions sont plutôt l’objet d’un jugement que d’un choix. Quand même on bornerait le nombre de ceux qui seront déclarés convenir à une place, ou capables de la remplir, si on ne pose cette limite que pour s’opposer à une trop grande facilité d’allonger ces listes, ce jugement devrait d’autant moins être regardé comme un véritable choix, que la limite doit être fixée de

    suffisant pour une carrière pénible, mais tranquille et sédentaire ; 3° que le trésor public n’ayant rien à payer sur l’accumulation destinée à former une rente viagère, tous ceux qui mourront dans leurs fonctions, profitant d’un excédent sur tous ceux qui y resteraient plus de vingt-six ans, et épargnant encore sur l’accumulation du fonds les trois quarts de ce qui revient à ceux qui ne laissent que des collatéraux, il s’en faut beaucoup que la dépense réelle soit équivalente au tiers des traitements, et qu’un quart ou même un cinquième serait plus que suffisant.