ont rarement été réunies. La manière de réduire en tables les faits dont il est utile de connaître l’ensemble et la méthode d’en tirer les résultats, la science des combinaisons, les principes et les nombreuses applications du calcul des probabilités qui embrassent également et la partie morale et la partie économique de la politique ; enfin, la théorie de l’intérêt des capitaux, et toutes les questions où se mêle cet intérêt, forment les branches principales de cette science. Sans cesse, dans les discussions relatives à l’administration, et même à la législation, on en sent le besoin ; et ce qui est pis encore, on l’ignore lorsqu’il est le plus réel. Peut-être croirait-on qu’il est inutile à celui qui exerce une fonction publique d’avoir immédiatement ces connaissances ; que, conduit à ces questions, il peut en demander la solution à des hommes qui ont fait une étude particulière de la science du calcul. Mais on se tromperait : l’ignorance des principes de ces calculs et de la nature des résultats auxquels ils conduisent, empêcherait d’entendre la solution des questions auxquelles on les appliquerait, et d’en profiter. Si on consulte l’expérience, si on suit avec attention l’histoire des opérations politiques, on verra combien de fautes ont été commises par la seule ignorance de ces principes ; par quels pièges grossiers on a trompé des nations où ces connaissances étaient étrangères ; combien ceux qui passaient pour habiles dans la pratique de ce genre de calcul étaient loin d’en avoir même l’idée. Si on observe les questions qu’amène la suite des événements, on verra que pour prouver la vérité
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