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septième enseignerait la géographie et l’histoire ; le huitième, la grammaire et l’art d’écrire. On n’a pas cru devoir chercher ici une division philosophique des sciences, mais on a suivi celle qui a pu s’accorder le plus avec les liaisons actuelles de leurs différentes parties, la nature des méthodes qu’elles emploient ou des qualités qu’elles exigent des écoliers et des maîtres, et ce qui en est une suite nécessaire, avec la facilité de trouver un nombre suffisant d’hommes capables de les enseigner.

De l’enseignement des langues anciennes.

Si on voulait y joindre l’enseignement de quelques langues anciennes, du latin et du grec, par exemple, un seul professeur suffirait pour ces deux langues, dont le cours serait de deux ans. Dans une instruction destinée par la puissance publique à la généralité des citoyens, on doit se contenter de mettre les élèves en état d’entendre les ouvrages les plus faciles écrits dans ces langues, afin qu’ils puissent ensuite s’y perfectionner eux-mêmes, s’ils veulent en faire l’objet particulier de leurs études. Cependant, si les esprits ont renoncé au joug de l’autorité, si désormais on doit croire ce qui est prouvé, et non ce qu’ont pensé autrefois les docteurs d’un autre pays ; si l’on doit se conduire d’après la raison, et non d’après les préceptes ou l’exemple des anciens peuples ; si les lois, devenant l’expression de la volonté générale, qui, elle-même, doit être le résultat de lumières communes, ne sont plus les conséquences de