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NOTES


question de la vie considérée par rapport à la société, on doit la commencer plus tard. D’ailleurs, pour évaluer la durée de la vié prise dans un de ces deux sens, il faudrait prendre une autre méthode : évaluer la durée de la vie réelle par toutes les durées de la vie physique, et en former ensuite une vie mitoyenne ; on aurait un résultat différent, mais qui conduirait aux mêmes réflexions. Le temps où la jouissance entière de nos facultés nous permet de prétendre au bonheur, se réduirait toujours à un bien petit nombre d’années.


Sur une critique de l’abbé Desfontaines contre Voltaire, relativement à un problème d’optique[1].


Les diamètres apparents des objets sont comme les cordes des angles sous lesquels ils sont vus, et non comme ces angles à une distance triple ; les diamètres apparents, et par conséquent les cordes des angles, sont trois fois plus petits, mais l’angle n’est point partagé en trois. Comme, en général, dans les expériences ou dans les raisonnements que font les physiciens sur cet objet, ils considèrent de petits angles, et qu’alors on peut substituer sans erreur sensible le rapport des angles à celui des cordes, on dit ordinairement que la grandeur apparente des objets est proportionnelle à l’angle sous lequel ils sont vus. C’est une mauvaise plaisanterie d’un géomètre sur cette manière de parler inexacte en elle-même, mais généralement reçue, que l’abbé

  1. Tome XLVII, p. 506.