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NOTES


qu’après une longue résistance. Mais M. de Voltaire suppose, dans cet article, que la vérité n’a point à combattre l’intérêt, et, dans ce sens, la maxime est vraie.


Sur le chapitre intitulé : Désastre de l’homme aux quarante écus[1].


Ce chapitre renferme deux objections contre l’établissement d’un impôt unique : l’une, que si l’impôt était établi sur les terres seules, le citoyen dont le revenu est en contrats en serait exempt ; la seconde, que celui qui s’enrichit par le commerce étranger en serait également exempt. Mais, 1° supposons que le propriétaire d’un capital en argent en retire un intérêt de cinq pour cent, et qu’il soit assujetti à un impôt d’un cinquième, il est clair que c’est seulement quatre pour cent qu’il retire ; si l’impôt est ôté pour être levé d’une autre manière, il aura cinq pour cent. Mais la concurrence entre les prêteurs faisait trouver de l’argent réellement à quatre pour cent, quoiqu’on l’appelât à cinq pour cent ; la même concurrence fera donc baisser le taux nominal de l’intérêt à quatre pour cent. Supposons encore que l’on ajoute un nouvel impôt sur les terres, tout restant d’ailleurs le même, l’intérêt de l’argent ne changera point ; mais si vous mettez une partie de l’impôt sur les capitalistes, il augmentera. Les capitalistes payeront donc l’impôt de même, soit qu’il tombe en partie immédiatement sur eux, soit qu’on

  1. Tome XLV, p. 12.