qu’après une longue résistance. Mais M. de Voltaire
suppose, dans cet article, que la vérité n’a point à
combattre l’intérêt, et, dans ce sens, la maxime est
vraie.
Ce chapitre renferme deux objections contre l’établissement d’un impôt unique : l’une, que si l’impôt était établi sur les terres seules, le citoyen dont le revenu est en contrats en serait exempt ; la seconde, que celui qui s’enrichit par le commerce étranger en serait également exempt. Mais, 1° supposons que le propriétaire d’un capital en argent en retire un intérêt de cinq pour cent, et qu’il soit assujetti à un impôt d’un cinquième, il est clair que c’est seulement quatre pour cent qu’il retire ; si l’impôt est ôté pour être levé d’une autre manière, il aura cinq pour cent. Mais la concurrence entre les prêteurs faisait trouver de l’argent réellement à quatre pour cent, quoiqu’on l’appelât à cinq pour cent ; la même concurrence fera donc baisser le taux nominal de l’intérêt à quatre pour cent. Supposons encore que l’on ajoute un nouvel impôt sur les terres, tout restant d’ailleurs le même, l’intérêt de l’argent ne changera point ; mais si vous mettez une partie de l’impôt sur les capitalistes, il augmentera. Les capitalistes payeront donc l’impôt de même, soit qu’il tombe en partie immédiatement sur eux, soit qu’on
- ↑ Tome XLV, p. 12.