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NOTES


médecine a faits, en cinquante ans, dans l’art d’inoculer sans danger, sont plus certains et plus grands, à proportion, que ceux qu’elle a pu faire dans l’art de traiter la petite vérole naturelle ; 3° il est très-rare pour le moins d’avoir deux fois la petite vérole naturelle ; il est aussi rare de l’avoir après l’inoculation, lorsque l’inoculation a véritablement fait contracter la maladie ; 4° l’établissement général de l’inoculation serait très-avantageux à une nation, il conserverait des hommes et en préserverait d’autres des infirmités qui sont trop souvent la suite de la petite vérole naturelle ; 5° l’inoculation est en général avantageuse à chaque particulier ; mais, comme celui qui se fait inoculer s’expose à un danger certain et prochain, pour se soustraire à un danger incertain et éloigné, chacun doit se déterminer d’après son courage et les circonstances où il se trouve.


Sur l’opinion de Voltaire, relative aux polypes[1].


Phèdre a dit : Periculosum est credere et non credere. M. de Voltaire porte ici le doute trop loin. Il est difficile de ne pas regarder le polype comme un véritable animal, après avoir lu avec attention les belles expériences de M. Trembley. Au reste, M. de Voltaire ne nie point les faits, mais seulement que les polypes soient des animaux, et il croit que leur analogie, plus forte avec les plantes, doit les faire reléguer dans le règne végétal. Voilà ce qu’auraient dû observer ceux qui lui ont reproché cette opinion

  1. Tome XLII, p. 348