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SUR VOLTAIRE.



Sur l’opinion de Voltaire, qui craignait les écoles dans les campagnes[1].


Le temps de l’enfance, celui qui précède l’âge où un enfant peut être assujetti à un travail régulier, est plus que suffisant pour apprendre à lire, à écrire, à compter, pour acquérir même des notions élémentaires d’arpentage, de physique et d’histoire naturelle. Il ne faut pas craindre que ces connaissances dégoûtent des travaux champêtres. C’est précisément parce que presqu’aucune homme du peuple ne sait bien écrire, que cet art devient un moyen de se procurer avec moins de peine une subsistance plus abondante que par un travail mécanique. Ce n’est que par l’instruction qu’on peut espérer d’affaiblir dans le peuple les préjugés, ses tyrans éternels auxquels presque partout les grands obéissent même en les méprisant.


Sur l’article du Dictionnaire philosophique, relatif à l’inoculation[2].


Depuis le temps où cet article a été écrit, on a disputé beaucoup, en France, sur l’inoculation. Voici quels sont à peu près les points de la question qu’on peut regarder comme bien éclaircis : 1° la petite vérole naturelle attaque l’homme à tous les âges, et il est très-rare d’y échapper dans une longue carrière ; 2° la petite vérole naturelle est beaucoup plus dangereuse que l’inoculation ; et les progrès que la

  1. Tome XL, p. 253.
  2. Tome XLI, p. 336.