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NOTES


les sciences qui tiennent à la morale, à la politique, les mêmes connaissances, qui d’abord sont le partage de quelques philosophes, ne peuvent-elles point être mises à la portée de tous les hommes qui ont reçu quelque éducation, qui ont cultivé leur esprit, et devenir par là d’une utilité générale, puisque ce sont ces mêmes hommes qui gouvernent le peuple et qui influent sur les opinions ? Cette maxime est une de ces opinions où nous entraîne l’idée très-naturelle, mais peut-être très-fausse, que notre bien-être a été un des motifs de l’ordre qui règne dans le système général des êtres. Il ne faut pas confondre ces causes finales dont nous nous faisons l’objet, avec les causes finales plus étendues, que l’observation des phénomènes peut nous faire soupçonner, et nous indiquer avec plus ou moins de probabilité. Les premières appartiennent à la rhétorique, les autres à la philosophie. M. de Voltaire a souvent combattu cette même manière déraisonner.


Sur l’opinion de Voltaire, que les anciens actes de foi des Espagnols et des Portugais ne se renouvelaient plus [1].


Depuis l’impression de cet ouvrage, l’inquisition a repris en Espagne de nouvelles forces. Non -seulement un des plus savants jurisconsultes de l’Espagne, un médecin très-éclairé, M. Castelanos, et le célèbre Olavidès, l’honneur et le bienfaiteur de son pays, ont été plongés dans les cachots du Saint-Office, et ont subi une humiliation publique, si pourtant il

  1. Tome, XXXIII, p. 237.