les sciences qui tiennent à la morale, à la politique,
les mêmes connaissances, qui d’abord sont le partage
de quelques philosophes, ne peuvent-elles point
être mises à la portée de tous les hommes qui ont
reçu quelque éducation, qui ont cultivé leur esprit,
et devenir par là d’une utilité générale, puisque ce
sont ces mêmes hommes qui gouvernent le peuple
et qui influent sur les opinions ? Cette maxime est
une de ces opinions où nous entraîne l’idée
très-naturelle, mais peut-être très-fausse, que notre
bien-être a été un des motifs de l’ordre qui règne
dans le système général des êtres. Il ne faut pas
confondre ces causes finales dont nous nous faisons
l’objet, avec les causes finales plus étendues, que
l’observation des phénomènes peut nous faire soupçonner, et nous indiquer avec plus ou moins de
probabilité. Les premières appartiennent à la rhétorique, les autres à la philosophie. M. de Voltaire a souvent combattu cette même manière déraisonner.
Depuis l’impression de cet ouvrage, l’inquisition a repris en Espagne de nouvelles forces. Non -seulement un des plus savants jurisconsultes de l’Espagne, un médecin très-éclairé, M. Castelanos, et le célèbre Olavidès, l’honneur et le bienfaiteur de son pays, ont été plongés dans les cachots du Saint-Office, et ont subi une humiliation publique, si pourtant il
- ↑ Tome, XXXIII, p. 237.