sont pas des langues pétrifiées, et qu’on ne sait pas
encore bien précisément ce que peuvent être ni les
cornes d’Ammon, ni les pierres lenticulaires que l’on
a retrouvées en France ; que les fougères dont on
voit les empreintes dans les ardoisières du Lyonnais,
fougères qu’on a cru longtemps ne se trouver qu’en
Amérique, ont été observées en France ; et qu’il
faudrait connaître un peu plus les pays d’où viennent
les fleuves de la mer du Nord, pour deviner d’où
viennent les os d’éléphants qu’on trouve sur leurs
bords.
Nous croyons, au contraire, qu’il ne doit y avoir presque rien d’arbitraire dans les lois. 1° La raison suffit pour nous faire connaître les droits des hommes, droits qui dérivent tous de cette maxime simple, qu’entre deux êtres sensibles, égaux parla nature, il est contre l’ordre que fun fasse son bonheur aux dépens de l’autre. 2° La raison montre également qu’il est utile, en général, au bien des sociétés, que les droits de chacun soient respectés, et que c’est en assurant ces droits d’une manière inviolable, qu’on peut parvenir, soit à procurer à l’espèce humaine tout le bonheur dont elle est susceptible, soit à le partager entre les individus avec la plus grande égalité possible. Qu’on examine ensuite
- ↑ Tome, XXXII, p. 68.