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NOTES


tous les terrains où se trouvent ces substances ; mais ces terrains ne forment point tout le globe.

Une seule mer en a-t-elle couvert à la fois presque toute la surface, et la quantité d’eau du globe est-elle diminuée par l’évaporation, par la combinaison de l’eau avec d’autres substances ? Mais, en ce cas, pourquoi une si grande partie de la surface de la terre ne porte-t-elle aucune empreinte de ce séjour des eaux, quoique inférieure à des parties où cette empreinte est marquée ?

La mer couvre-t-elle successivement toutes les parties du globe ? Cela est moins probable encore : quelque changement qu’on suppose dans l’axe de la terre, on ne trouvera aucune hypothèse qui explique comment la mer a pu se trouver sur les montagnes du Pérou, où cependant l’on a trouvé des coquilles.

Supposera-t-on que la terre a été couverte de grands lacs séparés, dont la réunion successive a formé l’Océan ? Cette hypothèse n’est du moins que précaire, et M. de Voltaire paraît ici lui donner la préférence.

Il a eu tort, sans doute, de s’obstiner à nier l’existence des coquilles fossiles, ou plutôt de croire qu’elles étaient en trop petit nombre dans les pays très-éloignes de la mer, ou très-élevés, pour qu’on fût obligé de recourir à d’autres explications qu’à des causes purement accidentelles ; mais il a eu raison de reléguer dans la classe des romans tous les systèmes inventés pour expliquer l’origine de ces coquilles.

Il faut observer, enfin, que les glossopètres ne