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NOTES


de tous les étals et de tous les pays. Les mathématiques ont fait, par le génie des Bernouilli, des Euler, des D’Alembert et des la Grange, d’immenses progrès, dont Newton et Leibnitz seraient eux-mêmes étonnés. Le calcul des probabilités, qui ne servait presque dans le siècle dernier qu’à calculer les chances des jeux de hasard, a été appliqué à des questions utiles au bonheur des hommes.

Les principes généraux de la législation, de l’administration des États, ont été découverts, analysés et développés dans un grand nombre d’excellents ouvrages.

L’art tragique enfin, perfectionné par M. de Voltaire, est devenu un art vraiment moral ; il a fait du théâtre une école d’humanité et de philosophie.

Si nous examinons ensuite les progrès des arts, nous compterons, au nombre des avantages du même siècle, la perfection de l’art de construire les vaisseaux, la méthode de les doubler de cuivre, l’art d’instruire les muets et de les rendre en quelque sorte à la société, les secours établis pour les hommes frappés d’une mort apparente ; l’art militaire enfin, dont le génie de Frédéric a fait en quelque sorte une science nouvelle.

Enfin, nous avons vu tous les arts mécaniques, toutes les manufactures, toutes les branches de l’agriculture se perfectionner, s’enrichir de méthodes nouvelles, se diriger par des principes plus sûrs et plus simples, fruits d’une application heureuse des sciences à tous les objets de l’industrie humaine.