devoir de reconnaissance, c’est acquitter une délie
sacrée pour la nation même : qui pourrait blâmer de
tels établissements ? Mais si l’on y déploie une magnificence inutile, si l’on emploie à secourir cent familles ce qui en eût soulagé deux cents, si ce qu’on
sacrifie pour la vanité excède ce qu’on a dépensé en
bienfaisance, alors ces mêmes établissements méritent
une juste critique. C’est surtout en ce point
que l’amour de la justice l’emporte sur l’amour de
la gloire. L’un et l’autre inspirent également
le bien ; mais l’amour de la justice apprend seul à le bien faire. Ainsi M. de Voltaire et l’abbé de Saint-Pierre avaient tous deux raison ; et on ne peut leur reprocher que d’avoir exagéré leurs opinions.
Qu’il nous soit permis d’ajouter ici quelques traits au tableau tracé par M. de Voltaire. C’est dans ce siècle que l’aberration des étoiles fixes a été découverte par Bradley ; que les géomètres sont parvenus à calculer les perturbations des comètes, et à prédire le retour de ces astres ; que les mouvements des planètes ont été soumis à des calculs, sinon rigoureux, du moins certains, et d’une exactitude égale à celle qu’on peut attendre des observations. Les principes généraux du mouvement des corps solides et des fluides ont été découverts par M. D’Alembert. Le problème de la précession des équi-
- ↑ Tome, XXII, p. 401.