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SUR VOLTAIRE.


pilori. M. l’abbé Grisel, son directeur, fameux par des aventures de testaments, etc., fui impliqué dans l’affaire, mais il n’y eut point de preuves juridiques contre lui.


Sur ces vers[1] :


Le souverain chéri qui naquit dans Versailles,
Annula, m’a-t-on dit, ces billets si fameux,
Que les morts aux enfers emportaient avec eux.


L’archevêque de Paris, Beaumont, exigeait que ceux qui demandaient les sacrements, à la mort, présentassent un billet signé de leur confesseur. Le parlement crut devoir sévir contre ce joug nouveau qu’on voulait imposer aux citoyens. Malheureusement il se trompa sur les moyens ; il ordonna d’administrer, au lieu d’ordonner simplement d’enterrer ceux que l’archevêque laisserait mourir sans sacrements. Au bout de six mois, le bon Christophe les aurait offerts à tout le monde.


Sur l’opinion de Voltaire, qu’on ne voit plus de diables, ni de possédés[2] :


M. de Voltaire fait trop d’honneur à notre siècle. Nous avons encore des possédés, non-seulement à Besançon, où le diable les conduit tous les ans pour avoir le plaisir de se faire chasser par la présence du saint Suaire, mais à Paris même. Pendant la semaine sainte, la nuit, dans l’église de la Sainte-Cha-

  1. Tome XIV, p. 217.
  2. Tome XVI, p. 209.