de Lorraine ; mais il aima toujours les femmes à la
fureur. Ce grand homme, qui, avec des talents militaires du premier ordre et une âme héroïque, avait
un esprit peu éclairé et un caractère faible, était, à
ce qu’on dit, devenu dévot dans ses dernières années ;
mais l’aventure de madame de Coatquen est
postérieure à son abjuration de la religion protestante. C'etait un singulier spectacle, qu’un homme qui avait gagné des batailles, occupé le matin de
savoir au juste ce qu’il faut croire pour n’être pas
damné, et cherchant, le soir, à se damner, en commettant le péché de fornication. Eh ! que le siècle
où l’on admirait tout cela était un pauvre siècle ! Quoi qu’il en soit, il est très-vraisemblable que Dieu a pardonné à Turenne ses maîtresses ; mais lui a-t-il
pardonné d’avoir exécuté l’ordre de brûler le Palatinat, et de n’avoir pas renoncé au commandement
plutôt que de faire le métier d’incendiaire ?
- Ce cher monsieur Billard, et son ami Grisel.
Billard, financier et dévot de profession, avait fait une banqueroute considérable. Le petit peuple du quartier Saint-Eustache, qui le voyait communier souvent, et aller tous les jours à plusieurs messes, s’empressait de lui porter son argent, et en fut la dupe.
Le parlement en fit justice, et le condamna au
- ↑ Tome XIV, p. 217.