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NOTES


que le roi qu’il entendoit étoit un homme distrait et séparé de l’Église, qui bouffoit de tyrannies exécrables, et qui se déterminoit d’étie le fléau perpétuel et sans retour de la France, il estimoit que celui qui le mettroit à mort, comme fit jadis Judith un Holopherne, feroit chose sainte et très-recommandable. »


Sur ce vers du C. 7[1] :


. . . . . . . . . . . Et vous, brave amazone,
La honte des Anglais et le soutien du trône.


Jeanne d’Arc, connue sous le nom de la Pucelle d’Orléans, servante d’hôtellerie, née au village de Domremi-sur-Meuse, qui, se trouvant une force de corps et une hardiesse au-dessus de son sexe, fut employée par le comte de Dunois pour rétablir les affaires de Charles VII. Elle fut prise dans une sortie à Compiègne, en 1430, conduite à Rouen, jugée comme sorcière par un tribunal ecclésiastique, également ignorant et barbare, et brûlée par les Anglais, qui au l’aient dû honorer son courage.

Voici ce qu’on a écrit de plus raisonnable sur la Pucelle d’Orléans ; c’est Monstrelet, auteur contemporain, qui parle :

« En l’an 1428, vint devers le roi Charles de France, à Chinon, où il se tenoit, une pucelle, jeune fille âgée de vingt ans, nommée Jeanne, laquelle étoit vêtue et habillée en guise d’homme, et étoit des parties entre Bourgogne et Lorraine, d’une ville nommée

  1. Tome X, p. 253.