temnestre.
Observons que dans Iphigénie un père
égorge sa fille pour faire changer le vent ; qu’aucun
personnage, dans la pièce, ne s’élève contre cet absurde fanatisme ; que Clytemnestre trouve qu’il serait plus naturel d’immoler la fille d’Hélène, puisqu’en fin c’est Hélène qui est coupable : tant les idées superstitieuses qu’on a reçues dans l’enfance familiarisent les hommes avec les principes les plus absurdes, non-seulement des superstitions régnantes,
mais même des superstitions qui n’existent plus !
Ce cœur lassé de tout, demandait une erreur
Qui put de mes ennuis chasser la nuit profonde.
On peut comparer cette situation de Gengis à celle d’Auguste, et ces vers de l'Orphelin à ceux-ci de Cinna :
Et comme notre esprit, jusqu’au dernier soupir,
Toujours vers quelque objet pousse quelque désir,
Il se ramène en soi n’ayant plus où se prendre ;
Et monté sur le faîte, il aspire à descendre.
Rien ne forme plus le goût, comme le remarque M. de Voltaire, que ces comparaisons, lorsque surtout deux hommes d’un génie égal, mais très-différent, ont à exprimer un même fonds d’idées, dans des circonstances et avec des accessoires qui ne sont pas les mêmes. Ici, l’un peint un tyran, et la
- ↑ Tome IV, p. 350.