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NOTES


rentes des nôtres. Un auteur qui ne serait pas absolument fou (ce qu’on ne peut supposer de Salluste) n’introduirait pas dans un livre sérieux un roi d’Angleterre, avançant, en plein parlement, qu'il n'y a rien après la mort, comme une opinion toute simple, et qui ne doit scandaliser personne. Le sénat suivit l’avis de Caton ; mais le suffrage de ce corps si puissant n’empêcha point que Cicéron ne fût recherché dans la suite, comme ayant abusé de son pouvoir, et qu’il ne subît la peine de l’exil. Clodius fut son accusateur.


Sur ces vers d’Idamé, dans l’Orphelin de la Chine[1] :


Il m’aimait, et mon cœur s’en applaudit peut-être :
Peut-être qu’en secret je tirais vanité
D’adoucir ce lion dans mes fers arrêté,
De plier à nos mœurs cette grandeur sauvage,
D’instruire à nos vertus son féroce courage,
Et de le rendre enfin, grâces à ces liens,
Digne un jour d’être admis parmi nos citoyens.


On peut comparer ces vers à ceux que dit Aricie dans la Phèdre de Racine.


Phèdre en vain s’honorait des soupirs de Thésée :
Pour moi je suis plus fière, et fuis la gloire aisée
D’arracher un hommage à mille autres offert,
Et d’entrer dans un cœur de toutes parts ouvert ;
Mais de faire fléchir un courage inflexible,
De porter la douleur dans une âme insensible,
D’enchaîner un captif de ses fers étonne,

  1. Tome IV, p. 349