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SUR VOLTAIRE.


et des Gaules du même temps, d’un grand nombre d’évêques el de quelques seigneurs laïques, déclara les sujets de Vamba dégagés envers lui du serment de fidélité, et anathématisa quiconque ne reconnaîtrait point le nouveau roi, qui se garda bien de se faire sacrer. L’aventure de Vamba dégoûta les rois d’Espagne de cette cérémonie.

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VAN-SWIETEN [1].


Van-Swieten, premier médecin de l’impératrice reine, voulut se mêler de la médecine des âmes, et se fit donner l’emploi d’empêcher les bons livres français de pénétrer dans la ville de Vienne. Personne n’eût pu prévoir alors que Vienne donnerait, vingt ans après, à l’Europe catholique, l’exemple de la tolérance, de la liberté de la presse, de la destruction des abus de l’autorité ecclésiastique, enfin, de la réforme du clergé.

Les ouvrages de M. de Voltaire étaient le principal objet de sévérité de Van-Swieten, qui haïssait l’inoculation encore plus que la philosophie ; cependant, plusieurs personnes de la famille impériale étant mortes entre ses mains de la petite vérole, il ne put empêcher que l’inoculation ne s’introduisît sous ses yeux dans le palais de Vienne, ainsi que les lumières qui ont produit une si étonnante révolution.

  1. Voltaire, tome XLIV, p. 68.