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NOTES


la justice et de la boulé du roi, un édit qui abolissait la corvée, et la remplaçait par un impôt général sur les terres ; mais on l’obligea d’exempter les biens du clergé de cet impôt, et d’en établir une partie sur les tailles. Malgré cela, c’était encore un des plus grands biens qu’on pût faire à la nation. Cet édit, enregistré au lit de justice, n’a subsisté que trois mois ; mais huit ou neuf généralités ont suivi l’exemple de celle de Limoges. On doit aussi à M. Turgot d’avoir restreint la largeur des routes dans les limites convenables. Les chemins qu’il a fait exécuter en Limousin sont des chefs-d’œuvre de construction, et sont formés sur les mêmes principes que les voies romaines dont on retrouve encore quelques restes dans les Gaules ; tandis que les chemins faits par corvées, et nécessairement alors très-mal construits, exigent d’éternelles réparations qui sont une nouvelle charge pour le peuple.

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VAMBA,
ROI D’ESPAGNE [1].


Il est le premier roi qui ait cru ajouter à ses droits en se faisant sacrer, et il fut le premier que les prêtres chassèrent du trône. Obligé, en qualité de pénitent et de moine, de quitter la royauté, il choisit un successeur qui assembla un concile à Tolède. Ce concile, formé, comme tous ceux d’Espagne

  1. Voltaire, tome XVI, p. 478.