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SUR VOLTAIRE.

de lui, envoya Torstenson porter ses ordres à un officier général, pour profiter d’un mouvement qu’il vit faire aux ennemis. Toistenson pari et revient. Cependant les ennemis avaient changé leur marche ; le roi était désespéré de l’ordre qu’il avait donné : Sire, dit Toïstenson, daignez me pardonner ; voyant les ennemis faire un mouvement contraire, j'ai donné un ordre contraire. Le roi ne dit mot ; mais, le soir, ce page servant à sa table, il le fit souper à côté de lui, et lui donna une enseigne aux gardes, quinze jours après une compagnie, ensuite un régiment. Torstenson fut un des grands capitaines de l’Europe.

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TORTURE [1].


Lorsque l’impératrice-reine demanda, sur cet objet, l’avis des jurisconsultes les plus éclairés de ses États, celui qui proposa d’abolir la torture crut devoir soutenir que le seul cas pour lequel elle pût être conservée était le crime de lèse-majesté. L’impératrice lut son livre, et abolit la torture sans aucune réserve. Une souveraine a osé faire plus qu’un philosophe n’avait osé dire.

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TURGOT [2].


M. Turgot, étant contrôleur général, obtint, de

  1. Voltaire, tome XLI, p. 24.
  2. Voltaire, tome XXXVI, p. 476.