fascinés par aucun système physique ou théologique.
Tuberville Needham était Anglais et prêtre, et non
Irlandais et jésuite ; c’est une plaisanterie. Les expériences microscopiques lui avaient donné quelque
réputation ; mais la métaphysique de collège, dans
laquelle il noya ses observations, le firent tomber :
il eut le malheur d’obliger M. de Voltaire à écrire
contre lui, et il devint ridicule. Les animaux microscopiques, observés par Needham, sont de vrais
animaux, comme l’a prouvé M. Spallanzani. Parmi
les prétendues anguilles, il y en a de réelles ; ce sont celles d’une espèce de blé vicié : elles ont la singulière propriété de vivre étant desséchées, et de se ranimer lorsqu’on les mouille avec un peu d’eau.
Cette propriété se conserve durant un temps indéfini ;
mais ces animaux existent dans le grain même,
après avoir vécu dans la racine et dans la tige ; il n’y a point là de génération spontanée. Quelques autres
anguilles de Needham sont des filaments ou des
gaines, dans lesquelles les vrais animaux sont renfermés.
M. Spallanzani a montré que Needham n’avait pas pris toutes les précautions nécessaires pour détruire les germes qui auraient pu se développer dans les infusions, et que, quand on prend ces précautions, on ne trouve plus d’animaux.