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NOTES

Le célèbre J. J. avait pris le parti de soutenir, que plus on était ignorant, plus on avait de raison et de vertu. Nous sommes fâchés que dans ce passage, et dans quelques autres, M. de Voltaire ait paru refuser à un homme libre le droit de parler avec liberté des souverains, et déjuger leurs actions ; mais si l’on examine ces passages, on verra que dans tous il défend un prince, qu’il regarde comme un homme supérieur, contre un écrivain qu’il n’estime point. Ce n’est donc pas à un citoyen qu’il refuse le droit de juger les rois, c’est à un déclamateur qu’il refuse celui déjuger un grand homme. On peut croire qu’il s’est trompé dans son jugement sur le mérite d’un philosophe ou d’un historien ; mais on ne doit pas l’accuser d’avoir commis, envers le genre humain, le crime de s’être élevé contre un de ses droits.

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SALPÊTRE [1].


Le salpêtre est un sel neutre résultant de la combinaison de l’acide nitreux avec l’alcali fixe. Dans les pays septentrionaux, on trouve peu de terres qui fournissent par la lessive, soit du salpêtre, soit des nitres à base terreuse. Cependant on y est parvenu à se procurer du salpêtre, en exposant à l’air, à l’abri de la pluie, des murs de terre calcaire, soit en arrosant ces murs avec des eaux chargées de matières végétales ou animales, soit même seulement

  1. Voltaire, tome XXIX, p. 434.