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SUR VOLTAIRE.


bordination. Ces circonstances rendent cette satire excusable (la Crépinade) ; l’ingratitude et l’hypocrisie doivent être traitées sans ménagement.

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ROUSSEAU (J. J.) [1].


Rousseau a prédit la destruction prochaine de l’empire de Russie : sa grande raison est que Pierre Ier a cherché à répandre les arts et les sciences dans son empire. Mais malheureusement pour le prophète, les arts et les sciences n’existent que dans la nouvelle capitale, et n’y sont presque cultivés que par des mains étrangères ; cependant ces lumières, quoique bornées à la capitale, ont contribué à augmenter la puissance de la Russie, et jamais elle n’a été moins exposée aux événements qui peuvent détruire un grand empire, que depuis le temps où Rousseau a prophétisé.


Sur un passage du Contrat Social, censuré par M. de Voltaire[2].


Nous ne croyons pas que jamais les Tartares se rendent les maîtres de l’Europe. Les lumières, dont il ne faut pas confondre les progrès avec la perfection des arts, de la poésie, de l’éloquence, ne peuvent manquer de s’accroître et de se répandre, et elles opposent aux Tartares une barrière que la férocité ne peut vaincre.

  1. Voltaire, tome XXXIX, p. 422.
  2. Voltaire, tome XXIV, p. 4.