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SUR VOLTAIRE.


ver quelques jours après, lui remit la fortune dont sa mère l’avait privé, et lui annonça en même temps qu’il avait acheté pour- lui une charge de conseiller clerc au parlement de Paris, et obtenu sa nomination à une abbaye, en ajoutant qu’il ne lui demandait d’autres preuves de reconnaissance que d’oublier l’injustice de sa mère. Le frère de l’abbé Pucelle mourut, peu de temps après, premier président du parlement de Grenoble.

Le conseiller au parlement de Paris se fit une grande réputation par son intégrité, par le courage avec lequel il défendit la liberté des citoyens contre les prétentions de la cour de Rome et du clergé. Comme le jansénisme était alors le prétexte de ses entreprises, les Parisiens le prirent pour un janséniste ; mais sa véritable religion était l’amour des lois et la haine de la tyrannie sacerdotale : il n’en eut jamais d’autre.

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PUISSANCE ECCLÉSIASTIQUE [1].


Les abus de la puissance ecclésiastique en Occident commencèrent à devenir sensibles vers la fin de la première race de nos rois ; les réclamations qui s’élevèrent contre elle datent du même temps, et elles ont continué sans interruption.

Jusqu’aux guerres contre les Albigeois, le clergé n’eut besoin, pour conserver sa puissance, que de livrer au supplice comme hérétiques tous ceux qui,

  1. Voltaire, tome XVIII, p. 145.