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NOTES


PIERRE LE GRAND.


Sur différents règlements de ce prince [1].


Taxer les denrées nécessaires à la ie, obliger les gens riches de faire bâtir des maisons dans une capitale nouvelle, contraindre les chariots et les bateaux qui revenaient à vide à se charger de matériaux pour Pétersbourg, ce sont autant d’actes de tyrannie qu’on peut excuser par l’ignorance qui régnait encore en Europe sur des objets si simples. La suppression de la mendicité est un projet chimérique qu’on cherche à réaliser par des moyens barbares. Il est contre la justice d’empêcher un homme de faire l’aumône, et un autre de la demander. Ce sont les mauvaises lois et la mauvaise administration qui multiplient les mendiants ; et lorsque le nombre en devient trop grand, ce ne sont pas ceux qui mendient, mais ceux qui gouvernent qu’il faudrait punir.

Nous ne dirons rien de la manière d’encourager le commerce par des privilèges. Le czar avait sur l’administration les mêmes principes que les gens éclairés de son siècle, et c’est tout ce qu’on peut exiger d’un prince.

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PIERRE LE GRAND ET J. J. ROUSSEAU [2].


Pour juger un prince, il faut se transporter au

  1. Voltaire, tome XXIV, p. 322
  2. Voltaire, tome XL, p. 314.