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SUR VOLTAIRE.


qui le rendait quelquefois incapable de tout travail. Ce fut pour dérober cet état aux yeux de la nation, que ceux qui le conseillaient se prêtèrent au projet d’abdiquer qu’il avait formé. Il se relira au château de Balsain, avec la reine, son confesseur- et son ministre de confiance ; mais le jeune roi Don Louis n’eut d’abord que les honneurs de la royauté ; c’était à Balsain que se décidaient toutes les affaires. Cependant, quoique ce règne n’ait duré que quelques mois, les ministres du nouveau roi, tous nommés par Philippe, tentèrent de brouiller le père et le fils. On proposa dans le conseil de Louis de retrancher la moitié de la pension du roi Philippe, sous le prétexte du désordre des finances. Louis rejeta cette proposition avec l’indignation qu’elle méritait. Philippe en fut instruit ; et, lorsqu’il remonta sur le trône, à la mort de son fils, il dit au marquis de Leide, l’un de ceux qui avaient opiné pour le retranchement, et qui lui devait sa fortune : Monsieur le marquis de Leide, je n’aurais jamais cru cela de vous. De Leide se retira de la cour, et mourut de chagrin peu de temps après. Nous avons vu un exemple plus frappant encore de l’ingratitude des ministres à l’égard des rois descendus du trône. Voyez AMÉDÉE (Victor).

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