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NOTES


tion particulière d’un homme, ou les circonstances de sa vie, l’action ou le repos peuvent lui procurer.


Sur cette pensée :


« Les vrais honnêtes gens ne veulent point d’enseigne. »

[1] Cette pensée est curieuse ; elle prouve que les talents, même distingués, avilissaient alors dans l’opinion, lorsqu’on s’y livrait hautement et sans mystère. Le président de Ris craignait que le nom d’auteur ne fût une tache dans sa famille ; et Pascal est presque de l’avis du président de Ris : il ne mettait pas son nom à ses livres, parce qu’il trouvait cela trop bourgeois.


Sur cette pensée :


« La mort est plus aisée à supporter sans y penser, que la pensée de la mort sans péril. » [2] Pascal entend apparemment les douleurs qu’on éprouve à l’instant de la mort ; et dans ce sens, sa pensée est vraie. Sans les idées religieuses, les terreurs de la mort seraient bien peu de chose : on serait fâché de mourir, si on se trouvait heureux dans le monde, comme on l’est d’aller se coucher au lieu d’aller au bal, même avec la certitude de bien dormir ; on serait affligé de mourir, lorsque le bonheur des personnes qu’on aime, leur sort, leur bien-être, dépendraient de notre existence.

  1. Tome XXX, p. 340.
  2. Tome XXX, p. 334.