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SUR VOLTAIRE.

Dans une monarchie, c’est à la cour seule que se forment les orages ; c’est là que sont les vrais perturbateurs, c’est de là que partent les intrigues qui excitent les factions, ou les ordres violents qui soulèvent le peuple. A la Chine, on rend ceux qui gouvernent responsables des troubles, quelle qu’en soit la cause ou le prétexte ; cette loi n’est pas injuste en elle-même, mais elle est absurde. C’est donner un moyen de plus à ceux qui veulent déplacer un gouverneur ou un ministre. Le seul remède à ce mal, est de n’avoir pour ministres que des hommes honnêtes et guidés par les mêmes principes de politique.

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PASCAL.


Sur la preuve que donne Pascal de l’existence de Dieu, par le jeu de croix et de pile. [1].


Pascal est un des inventeurs du calcul des probabilités ; mais il abuse ici des principes de ce calcul. Si vous proposez de parier pour croix ou pour pile, en me promettant un écu si je gagne en pariant pour pile, et cent mille écus si je gagne en pariant pour croix, je parierai pour croix, mais je ne croirai point pour cela que croix soit plus probable que pile.

Si l’on se bornait à dire : « Conduisez-vous suivant les règles de la morale que votre raison et

  1. Voltaire, tome XXX, p. 304.