Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 4.djvu/526

Cette page n’a pas encore été corrigée
512
NOTES


trine ; aussi sévères contre l’hérésie que les plus zélés partisans de Rome, ils se bornaient à soutenir que la doctrine qu’ils piochaient ne devait pas être regardée comme hérétique. On voit enfin que le parlement profita, pour déclarer la loi salique inviolable, du premier moment où il put faire cette déclaration sans s’exposer à la violence des ligueurs.


Sur les querelles des parlements et du clergé en 1756[1].


Il ne sera pas inutile d’observer ici que tous ces troubles n’eurent d’éclat et d’importance que par les divisions du ministère. Toute opération du gouvernement, qui n’est pas de nature à soulever le peuple, ne peut exciter aucun trouble dans une monarchie, tant qu’il subsiste de la force et de l’union dans le conseil du prince.


Rien n’est funeste aux rois que leur propre faiblesse.


Ce vers renferme toute la politique des monarques dans ce qui intéresse la tranquillité de l’État, leur autorité, leur sûreté.

Mais comment se flatter que la tranquillité se rétablisse lorsque chaque parti contre lequel le gouvernement se déclare, est sûr d’avoir des protecteurs dans le gouvernement même, et peut espérer de les voir bientôt s’emparer du premier crédit ? Comment s’assurer qu’il n’y aura pas de troubles, si ceux même qui devraient les réprimer, s’unissent en secret avec les brouillons qui les excitent ?

  1. Tome XXII, p. 346.